Stéphane Mallarmé

 

 

Brief an Henri Cazalis

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Texte zur Mallarmé-Rezeption

 

Tournon, samedi matin [28 avril 1866].

[207] J'ai donc à te raconter trois mois, à bien grands traits; c'est effrayant, cependant! Je les ai passés, acharné sur Hérodiade, ma lampe le sait! J'ai écrit l'ouverture musicale, presque encore à l'état d'ébauche, mais je puis dire sans présomption qu'elle sera d'un effet inouï et que la scène dramatique que tu connais n'est auprès de ces vers que ce qu'est une vulgaire image d'Épinal comparée à une toile de Léonard de Vinci. Il me faudra trois ou quatre hivers encore, pour achever cette œuvre, mais j'aurai enfin fait ce que je rêve, écrire un Poème digne de Poe et que les siens ne surpasseront pas. Pour te parler avec cette assurance, moi qui suis la victime éternelle du découragement, il faut que j'entrevoie de vraies splendeurs!

Malheureusement, en creusant le vers à ce point, j'ai rencontré deux abîmes, qui me désespèrent. L'un est le Néant, auquel je suis arrivé sans connaître le Bouddhisme et je suis encore trop désolé pour pouvoir croire même à ma poésie et me remettre au travail, que cette pensée écrasante m'a fait abandonner.

Oui, je le sais, nous ne sommes que de vaines formes de la matière, mais bien sublimes pour avoir inventé Dieu et notre âme. Si sublimes, mon ami! que je veux me donner ce spectacle de la matière, ayant conscience d'être et, cependant, s'élançant forcenément dans le Rêve qu'elle sait n'être pas, chantant l'Ame et toutes les divines impressions pareilles [208] qui se sont amassées en nous depuis les premiers âges et proclament, devant le Rien qui est la vérité, ces glorieux mensonges!

Tel est le plan de mon volume lyrique et tel sera peut-être son titre, La Gloire du mensonge, ou Le Glorieux Mensonge. Je chanterai en désespéré!

 

 

 

 

Tournon, Samstagmorgen [28. April 1866].

 

[207] Von drei Monaten muss ich Dir also erzählen, in groben Zügen. Es ist allerdings entsetzlich! Ich habe sie dabei verbracht, verbissen an Hérodiade zu arbeiten, meine Lampe kann das bezeugen. Ich habe die musikalische Ouvertüre geschrieben, sie ist noch Entwurf, aber ich kann ohne Überheblichkeit sagen, dass sie von unerhörter Wirkung sein wird und dass die dramatische Szene, die Du kennst, sich neben diesen Versen nur wie eine naive Illustration ausmacht, verglichen mit einem Gemälde von Leonardo da Vinci. Ich werde noch drei oder vier Winter brauchen, um dieses Werk zu vollenden, aber ich werde dann vollbracht haben, wovon ich träume: Ein Gedicht schreiben, das eines Poe würdig ist und das seine Anhänger nicht überbieten werden. Wenn ich, der doch ständig so mutlos ist, Dir so selbstbewusst schreibe, dann heißt das, dass vor meinen Augen etwas Herrliches Form annimmt.

Dem Vers ganz bis auf den Grund gehend, bin ich zu meinem Unglück an zwei Abgründe geraten, die mich zur Verzweiflung bringen. Der eine ist das Nichts, auf das ich gestoßen bin, ohne den Buddhismus zu kennen, und ich bin noch so betroffen, dass ich nicht einmal mehr an meine Poesie glauben kann und dass es mir nicht gelingt, mich wieder an die Arbeit zu machen, die von diesem erdrückenden Gedanken unterbrochen worden ist.

Ja, ich weiß, wir sind nur müßige Formen der Materie, aber doch so großartig, dass wir Gott und unsere Seele erfunden haben. Und so großartig, mein Freund! dass ich mir dieses Schauspiel der Materie geben möchte, die von ihrem Sein weiß, und die sich dennoch wie besessen zum Traum emporschwingt, von dem sie weiß, dass ihm kein Sein zukommt, und die die Seele singt und die ihr vergleichbaren göttlichen Eindrücke [208], in uns seit Urzeiten angesammelt, welche vor dem Nichts, das die Wahrheit ist, diese gloriosen Lügen verkünden.

So sieht die Gliederung meines Gedichtbands aus und das wird vielleicht sein Titel sein: Der Glanz der Lüge oder Die glanzvolle Lüge. Ich werde als Verzweifelter singen !

 

(Übersetzung: Rudolf Brandmeyer u. Françoise Delignon)

 

 

 

 

Druckvorlage

Stéphane Mallarmé: Correspondance. [Bd. 1], 1862 – 1871.
Hrsg. von Henri Mondor u. Jean-Pierre Richard. Paris: Gallimard 1959, S. 206-210.

Unser Auszug: S. 207-208.

Die Textwiedergabe erfolgt nach dem ersten Druck (Editionsrichtlinien).
Datierung korrigiert nach Marchal (Œuvres complètes. Bd. 1. Paris 1998, S. 695).

 

 

Kommentierte Ausgaben

 

 

 

Werkverzeichnis


Verzeichnisse

Mallarmé: Œuvres complètes. 2 Bde. Hrsg. von Bertrand Marchal.
Paris: Gallimard 1998 u. 2003 (= Bibliothèque de la Pléiade, 65 u. 497).
Bd. 1, S. 1453-1477: Bibliographie.
Bd. 2, S. 1821-1834: Bibliographie.


Imbert, Maurice: Une bibliographie des écrits de Stéphane Mallarmé (1842-1898).
Tusson: du Lérot 2011.



Mallarmé, Stéphane: L'après-midi d'un faune. Églogue.
Paris: Derenne 1876.
URL: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k70715c

Mallarmé, Stéphane: Album de vers & de prose.
Bruxelles: Librairie Nouvelle; Paris: Librairie Universelle 1887.
URL: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k710599

Mallarmé, Stéphane: Les poésies de Stéphane Mallarmé: photolithographiées du manuscrit définitif [...].
Paris: la Revue indépendante 1887.
URL: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k713501

Les Poèmes d'Edgar Poe. Traduction de Stéphane Mallarmé.
Bruxelles: Deman 1888.
URL: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k10567106

Mallarmé, Stéphane: Pages.
Bruxelles: Deman 1891.
URL: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k71043x

Mallarmé, Stéphane: Vers et Prose. Morceaux choisis.
Paris: Perrin 1893.
URL: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k71060h
URL: https://archive.org/details/versetprosemorce00malluoft   [2e édition 1893]

Mallarmé, Stéphane: Oxford, Cambridge. La Musique et les Lettres.
Paris: Perrin et Cie 1895.
URL: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k113400g

Mallarmé, Stéphane: Divagations.
Paris: Fasquelle 1897.
URL: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8626855p
URL: https://archive.org/details/divagations00mall


Mallarmé, Stéphane: Poésies.
Bruxelles: Deman 1899.
URL: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8626858x

Mallarmé, Stéphane: Un coup de dés jamais n'abolira le hasard.
Paris: Nouvelle Revue française 1914.
URL: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k71351c
URL: https://archive.org/details/uncoupdedsjamai00mallgoog

 

 

 

Literatur

Badesco, Luc: La Génération poétique de 1860. La jeunesse des deux rives. Milieux d'avant-garde et mouvements littéraires. Les oeuvres et les hommes. 2 Bde. Paris 1971.

Bénichou, Paul: Selon Mallarmé. Paris 1995 (= Bibliothèque des Idées).
Vgl. S. 24-30.

Benoit, Eric: Néant sonore. Mallarmé ou la traversée des paradoxes. Genf 2007.

Bohac, Barbara: Jouir partout ainsi qu'il sied. Mallarmé et l'esthétique du quotidien. Paris 2012.
Vgl. S. 60-72: Le bibelot au regard de l'absolu.

Brandmeyer, Rudolf: Poetiken der Lyrik: Von der Normpoetik zur Autorenpoetik. In: Handbuch Lyrik. Theorie, Analyse, Geschichte. Hrsg. von Dieter Lamping. 2. Aufl. Stuttgart 2016, S. 2-15.

Campion, Pierre: Mallarmé. Poésie et philosophie. Paris 1994 (= Collection "Philosophies").
Vgl. S. 10-42: L'esthétique de la négation.

Durand, Pascal: Poésie pure et société au XIXe siècle. Paris 2022.
Vgl. S. 240-244.

Frangne, Pierre-Henry: La négation à l'oeuvre. La philosophie symboliste de l'art (1860 – 1905). Rennes 2005 (=Æsthetica).
Vgl. S. 203-208 u. 251-257.

Joseph, Lawrence A.: Henri Cazalis, sa vie, son oeuvre, son amitié avec Mallarmé. Paris 1972.
Vgl. S. 113-117.

Lehnen, Ludwig: Politik der Dichtung: George und Mallarmé. Vorschläge für eine Neubewertung ihres Verhältnisses. In: George-Jahrbuch 4 (2002/03), S. 1-35.
Vgl. S. 23-29.

Lehnen, Ludwig: Mallarmé et Stefan George. Politiques de la poésie à l'époque du symbolisme. Paris 2010 (= Collection "Monde germanique").
Vgl. S. 93-105: Creuser le vers.

Lipking, Lawrence: Poet-critics. In: The Cambridge History of Literary Criticism. Bd. 7: Modernism and the New Criticism. Hrsg. von A. Walton Litz. Cambridge u.a. 2000, S. 439-467.

Marchal, Bertrand: La religion de Mallarmé. Poésie, mythologie et religion. Paris 1988.
Vgl. S. 55-67.

Marchal, Bertrand: La correspondance de Mallarmé, entre paratexte et avant-texte. In: Genèse & Correspondances. Hrsg. von Françoise Leriche u.a. Paris 2012, S. 131-141.

Marchal, Bertrand: Sur la Correspondance de Mallarmé. In: Mallarmé à Tournon et au-delà. Hrsg. von Gordon Millan. Paris 2018, S. 155-166.

Marchal, Bertrand: La Correspondance de Mallarmé. Une stratégie de sociabilité. In: Mallarmé au monde. Le spectacle de la matière. Hrsg. von Barbara Bohac u. Pascal Durand. Paris 2019, S. 73-87.

Matthews-Schlinzig, Marie I. u.a. (Hrsg.): Handbuch Brief. Von der Frühen Neuzeit bis zur Gegenwart. 2 Bde. Berlin u. Boston 2020.

Meillassoux, Quentin: Le Néant contre la mort de Dieu. Poétique de Mallarmé après 1866. In: Spectres de Mallarmé. Actes du colloque de Cerisy-la-Salle (3-10 juillet 2019). Hrsg. von Bertrand Marchal u.a. Paris 2021, S. 107-122.

Mortelette, Yann: Histoire du Parnasse. Paris 2005.

Müller, Wolfgang G.: Art. Brief. In: Handbuch der literarischen Gattungen. Hrsg. von Dieter Lamping. Stuttgart 2009, S. 75-83.

Schiano-Bennis, Sandrine: La renaissance de l'idéalisme à la fin du XIXe siècle. Paris 1999 (= Romantisme et modernité, 29).
Vgl. S. 152-167.

Starke, Manfred (Hrsg.): Der Untergang der romantischen Sonne. Ästhetische Texte von Baudelaire bis Mallarmé. Leipzig u.a. 1984 (= Gustav Kiepenheuer Bücherei, 20).
S. 199-200: Briefe von Mallarmé an Coppée (5.12.1866), Lefébure (17.5.1867), de Villiers de L'Isle-Adam (30.9.1867); Übersetzung: Manfred Starke.

Williams, Heather: Mallarmé's Early Correspondance: The Language of Crisis. In: Romance Studies 19.2 (2001), S. 148-159.

Wojtynek-Musik, Krystyna: La lettre comme suggestion interprétative. Mallarmé et Cazalis. In: La Lettre. Actes du colloque international franco-polonais organisé par la chaire de philologie romane avec la coopération de l'Université Lumière Lyon 2, Lódz, du 7 au 9 octobre 1997. Lódz 2000 (= Acta Universitatis Lodziensis; Folia litteraria romanica, 1), S. 139-149.

 

 

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